Lundi noir: l’impact n’est peut-être pas si noir que ça (Medici à ICI Radio-Canada Première)
Les marchés financiers de la planète ont trébuché sévèrement, lundi, sur une dégringolade des prix du baril de pétrole. Malgré un regain par la suite, des observateurs craignent un effet à plus long terme de ce «lundi noir» sur l’économie du Canada et du reste du monde. En entrevue à ICI Radio-Canada Première, Pierre-Olivier Langevin, gestionnaire de portefeuille chez Medici, explique pourquoi il n’y a pas lieu de paniquer.
«Les gens qui regardent ça au quotidien vont s’inquiéter. La baisse a été importante. Mais en réalité, si vous êtes un investisseur et n’avez pas besoin de votre argent présentement, (la baisse des marchés) est probablement une bonne chose», dit-il. «Ça permet d’acheter à rabais des titres d’entreprises qui sont très bonnes. C’est comme tomber sur un produit en spécial à l’épicerie.»
«La Bourse est parfois maniaco-dépressive. Il ne faut pas s’imaginer que le prix (des actions) est toujours stable. Il faut être capable de distinguer les signaux qu’elle envoie.»
En réaction au fort mouvement baissier de la Bourse à New York et à Toronto, certains mécanismes ont réagi, stoppant les échanges temporairement. Ces réflexes, visant à freiner les réactions excessives, pourrait avoir l’effet l’inverse sur certains petits investisseurs, en alimentant une certaine inquiétude face à la gravité de la situation.
«Beaucoup de transactions électroniques surviennent sur les marchés, des règles automatisées d’achat ou de vente. Ces mécanismes visent un peu à limiter ces transactions. Règle générale, ils exercent une pause de 15 minutes si les indices baissent de 7 pour cent, avec une seconde pause de 15 minutes à -13 pour cent. Si la valeur du marché boursier baisse de 20 pour cent, les échanges sont stoppés pour la journée.»
Cela dit, maintenant que cette correction boursière, que plusieurs ont rapidement surnommé le Lundi noir, est derrière nous, ça peut ouvrir la voie à des transactions qui seront payantes à plus long terme, ajoute M. Langevin.
«Ce qu’il faut éviter, aujourd’hui comme en tout temps, c’est de miser sur les sociétés déficitaires, ou qui traînent une lourde dette. Les titres pétroliers sont un exemple: il y a 6 ans, le baril de pétrole se vendait trois fois plus cher qu’aujourd’hui. Il vaut mieux se tourner vers des entreprises qui ont de meilleurs bilans et beaucoup de liquidités. S’il y a une récession à l’horizon, elles ont plus de chances de s’en sortir indemnes.»
Il y a toujours des nuances, mais si on cherche des secteurs sûrs, Pierre-Olivier Langevin a quelques idées. «Une entreprise qui vend de la publicité en ligne semble opérer dans un secteur plus prévisible qu’une pétrolière, où les prix fluctuent grandement. Les sociétés minières sont aussi très difficiles à évaluer, car on peut difficilement prédire le prix des métaux.»
La clé pour sortir gagnant de la dernière semaine est simple, conclut Pierre-Olivier Langevin. «Il faut accepter qu’il y a de la volatilité. Si on investit en Bourse, il faut accepter qu’il y aura des baisses. Les gens veulent parfois un rendement élevé mais n’acceptent pas cette volatilité.»
Covid 19: moins d’effets sur les entreprises qu’on le craint
Outre le pétrole, les craintes liées à la propagation sur coronavirus Covid-19 font réagir négativement les investisseurs, ces derniers temps, ce qui a contribué aux fluctuations des marchés en début de semaine également. À ce sujet, Pierre-Olivier Langevin relativise, rappelant que sur un horizon à plus long terme, l’effet de ce virus sur la Bourse pourrait être minime.
«On voit mal comment le virus va affecter les revenus et les profits des entreprises sur les 5 prochaines années. On voit un phénomène qui durera un certain temps, mais dont la population va se remettre bientôt. On n’en parlera probablement peut-être plus dans un an. Il faut toujours se rappeler qu’on investit pour un rendement dans 10 ans, pas dans 10 jours…»
La pire pandémie de l’Histoire récente, l’influenza espagnole de 1918 a fait reculer l’économie de l’époque de 5 pour cent, et le Covid-19 n’est pas encore là en termes d’effets sur la santé humaine. À titre comparatif, la correction boursière des derniers jours est bien pire, conclut-il.
Source: Baisse des marchés financiers : Pierre-Olivier Langevin (ICI Radio-Canada Première)
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