Rémunération des dirigeants d’entreprise – Quatre entreprises modèles

MARTIN VALLIÈRES  – LA PRESSE – 30 avril 2018

Vous êtes investisseur en actions d’entreprises cotées en Bourse, mais vous peinez souvent à comprendre la rémunération de leurs hauts dirigeants, et son impact sur vos intérêts en tant qu’actionnaire et investisseur ?

Pour s’y retrouver, une firme québécoise de gestion de placement, GPS Medici, s’est dotée d’un schème d’analyse afin de repérer des entreprises modèles en matière de rémunération des dirigeants.

« Rares sont les programmes de rémunération des dirigeants d’entreprise qui sont réellement arrimés aux intérêts de leurs actionnaires », estime Carl Simard, président de GPS Medici.

Pourtant, « la rémunération conçue pour favoriser la création de valeur à long terme peut jouer un rôle-clé dans l’enrichissement de toutes les parties impliquées : actionnaires, dirigeants, employés, fournisseurs et communauté. En revanche, une rémunération irresponsable axée sur l’attribution massive d’options ou d’actions peut constituer une bombe à retardement ».

Selon le schème d’analyse de GPS Medici, les principaux critères d’une « rémunération raisonnable » des dirigeants se résument ainsi :

  • bonis et primes basés sur l’atteinte d’un objectif de croissance du bénéfice par action ou du rendement du capital investi ;
  • pas de primes ou bonis par l’attribution d’options d’achat d’actions, qui tendent à favoriser la valeur boursière à court terme au détriment du long terme. Au lieu, les primes salariales des dirigeants devraient servir surtout à l’achat d’actions de l’entreprise ;
  • pas de régime de retraite particulier pour les hauts dirigeants, surtout lorsqu’ils sont actionnaires importants de l’entreprise.

GPS Medici a relevé quatre entreprises modèles en matière de rémunération de leurs dirigeants :

CONSTELLATION SOFTWARE

(titre CSU à la Bourse de Toronto)

La rémunération des hauts dirigeants de cette firme de logiciels de Toronto, qui vient de réaliser une importante acquisition au Québec, représente moins de 2 % du bénéfice net, ce qui est « exemplaire » et « hors du commun », selon GPS Medici.

POINTS SAILLANTS :

  • Le président de CSU, Mark Leonard, qui n’est payé que 1 $ symbolique, considère que la valeur de ses actions est suffisante pour le rémunérer.
  • CSU n’offre pas d’options d’achat d’actions à ses dirigeants, mais les oblige à investir 75 % de leur prime annuelle dans l’achat d’actions, avec une détention minimale de quatre ans.
  • Pour obtenir sa prime annuelle, la haute direction de CSU doit générer un rendement du capital investi supérieur au taux de base de 5 % établi par l’entreprise. Et à tous les niveaux de CSU, la prime aux employés repose sur le rendement du capital investi et la croissance des revenus.

GROUPE D’ALIMENTATION MTY

(titre MTY à la Bourse de Toronto)

La rémunération totale des hauts dirigeants de cette entreprise de restauration s’élève à 4,6 millions, soit un peu plus de 5 % des liquidités libres générées par l’entreprise (90 millions en 2017). « C’est très raisonnable, et le meilleur exemple en rémunération parmi les entreprises de Québec inc. », selon Carl Simard, de GPS Medici.

POINTS SAILLANTS :

  • MTY ne fait pas appel à des firmes externes pour déterminer la rémunération de ses dirigeants. Son conseil d’administration la détermine en fonction de la performance de l’entreprise par rapport à ses plans d’affaires et d’immobilisations au cours du plus récent exercice.
  • MTY n’offre aucun plan incitatif à long terme ou de régime de retraite à ses hauts dirigeants.
  • MTY n’a pratiquement jamais offert d’options d’achat d’actions à ses dirigeants depuis 2005. À l’exception d’une attribution spéciale en 2017 à son chef de la direction financière pour son rôle déterminant chez MTY, ce qui a fait bondir sa rémunération totale à 2,9 millions.

QUINCAILLERIE RICHELIEU

(titre RCH à la Bourse de Toronto)

Selon l’analyse de GPS Medici, la rémunération des hauts dirigeants de ce distributeur de quincaillerie d’ameublement et d’aménagement intérieur demeure « raisonnable » à 4,2 millions, ce qui équivaut à 6 % du bénéfice net de 67,7 millions en 2017.

POINTS SAILLANTS :

  • La rémunération des dirigeants de RCH est intimement liée à la performance financière de l’entreprise, notamment la croissance du bénéfice par action. Aussi, RCH fait valoir que ces objectifs sont établis à « un niveau exigeant pour assurer la croissance soutenue et l’augmentation de valeur de l’entreprise ».
  • Toutefois, note GPS Medici, RCH pourrait mieux expliquer ses objectifs de croissance des ventes et du bénéfice. Pour le moment, l’entreprise « manque de mesures d’efficience comme le rendement du capital investi ».
  • De plus, GPS Medici remet en question l’allocation de retraite pour le président Richard Lord, prévue à près de 3 millions en décembre 2019, et son obtention additionnelle d’options alors qu’il détient déjà 7 % des actions de RCH et qu’il sera « grandement récompensé par leur appréciation à long terme ».

LOGISTEC

(titre LGT.B à la Bourse de Toronto)

À 3,3 millions en 2017, la rémunération totale des dirigeants de cette firme de services maritimes et environnementaux se qualifie comme « raisonnable » en proportion de ses principaux résultats financiers.

Aussi, note GPS Medici, le rendement annuel composé des actionnaires de LGS depuis cinq ans atteint 30 %, alors que la rémunération des dirigeants a augmenté à un rythme annuel composé de 4,8 %.

POINTS SAILLANTS :

  • La rémunération des dirigeants de LGS est « conçue pour motiver et récompenser des niveaux élevés de performance dans les résultats de l’entreprise », de même que la « création de valeur à long terme pour les actionnaires », note GPS Medici.
  • Les critères de prime annuelle sont « très bien expliqués et reposent sur des objectifs financiers clairs », dont le bénéfice avant impôt et le bénéfice par action comparés aux exercices précédents.
  • La rémunération des dirigeants de LGS ne comporte pas de bonis en actions ou en options, souligne GPS Medici. En contrepartie, les contributions au régime de retraite des dirigeants apparaissent « élevées », en particulier pour la présidente, Madeleine Paquin, qui détient 15 % des actions.

 

Divulgation: les clients et les associés de GPS MEDICI détiennent des actions de Constellation Software et de Groupe d’alimentation MTY dans leurs portefeuilles.

Carl Simard, B.SC.Act., MBA, CFA, est cofondateur, président et gestionnaire de portefeuille chez Gestion de Portefeuille Stratégique Medici, une firme de gestion privée québécoise dont la proposition-valeur repose sur la transparence, la responsabilité et les services hautement personnalisés. Consultez notre section Investir avec Medici pour plus de détails.

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