« On peut se baser sur les bénéfices d’une entreprise pour faire des projections. Dans le cas des titres de cannabis, on ne peut pas regarder la rentabilité passée : il n’y en a pas. Les évaluations d’aujourd’hui tiennent compte d’une rentabilité future qui va être très, très, très difficile à atteindre. C’est très optimiste. »
Voilà la mise en garde qu’avait servie aux investisseurs Aaron Lanni, gestionnaire de portefeuille chez Medici, lors d’une entrevue au quotidien Le Devoir il y a pratiquement un an jour pour jour.
Les plus récents développements survenus chez les producteurs canadiens de cannabis ont donné raison à l’analyse faite par Medici. Le producteur québécois Hexo a annoncé jeudi qu’il retirait ses prévisions financières pour l’année 2020, ce qui a provoqué une nouvelle dégringolade de son titre et entraîné les autres producteurs dans sa chute. La société de Gatineau a ainsi fondu de 38% au cours des cinq derniers jours. Canopy Growth, titre vedette du secteur, a perdu plus de 15%.
Dans une entrevue accordée au Devoir, Pierre-Olivier Langevin, gestionnaire de portefeuille chez Medici, a indiqué qu’avec une capitalisation boursière de près d’un milliard de dollars, un peu moins de 200M$ de liquidités et des revenus inférieurs à 50M$ prévus cette année, le prix de l’action d’Hexo « est très cher payé ». La frénésie autour du cannabis l’an dernier s’est « dégonflée un peu, mais les évaluations des titres demeurent élevées », a observé M. Langevin.
Près d’un an après la légalisation du cannabis au Canada, le contexte a grandement changé pour les producteurs inscrits en Bourse. L’euphorie a fait place à de multiples déceptions.
Consultez les capsules et articles où l’équipe de Medici a prévenu les investisseurs des risques importants auxquels ils s’exposaient en achetant les titres du secteur.
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