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Medici dans La Presse+: Les «gérants d’estrade» de la Bourse

Medici dans La Presse+: Les «gérants d’estrade» de la Bourse
2 novembre 2018 Publié par

Y avait-il une vente de lunettes roses chez Dollarama ? Toujours est-il que les analystes financiers qui suivent le détaillant ont été accusés de complaisance dans un rapport fracassant sur l’entreprise montréalaise.

La flèche vient de la firme américaine Spruce Point Capital, qui prétend que l’action du magasin à un dollar pourrait chuter de 40 % à la Bourse, ce qui en fait une cible de choix pour les vendeurs à découvert comme elle.

Dans son rapport, Spruce Point souligne que les analystes canadiens sont particulièrement chauvins. Pas seulement ceux qui suivent Dollarama. L’ensemble des analystes. À lire leurs études, on dirait que les entreprises canadiennes sont les meilleures au monde, a confié le patron de la boîte new-yorkaise à mon collègue Richard Dufour.

Bien sûr, on peut accuser Spruce Point d’être elle-même biaisée, puisque la vente à découvert est une stratégie de placement qui mise sur la baisse d’actions surévaluées. Ce genre d’investisseur a donc un avantage évident à mener une campagne de dénigrement pour faire chuter une action qu’il détient.

Mais dans le passé, des spécialistes de la vente à découvert ont déjà déterré de véritables histoires d’horreur qui étaient passées sous le nez des analystes financiers. On n’a qu’à se souvenir de la déconfiture de la société pharmaceutique Biovail ou encore des scandales financiers de Sino-Forest…

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Le temps nous dira si Spruce Point a tort ou raison à propos de Dollarama. Mais pour ce qui est des analystes financiers, il est plutôt dans le mille. Leur excès d’enthousiasme a été critiqué à maintes reprises.

« Les analystes financiers sont trop proches de la direction des entreprises. »

– Jean Duguay, premier vice-président et gestionnaire principal chez Gestion de placements Eterna, à Québec

Il faut savoir que les grandes banques canadiennes ont acheté la plupart des firmes de courtage qui emploient les analystes financiers. Or, les banques font beaucoup d’argent avec le financement des sociétés que les analystes couvrent.

Quand une entreprise a besoin d’emprunter, elle cogne à la porte de la banque. Quand elle veut faire une émission d’actions, elle s’adresse aussi à la banque. Alors pensez-vous que les analystes vont recommander aux investisseurs de vendre le titre ? « J’en douterais », répond M. Duguay qui trouve la situation un petit peu malsaine.

Et il n’est pas le seul.

« Le contexte n’est pas idéal pour faire des analyses d’investissement indépendantes à valeur ajoutée », estime Carl Simard, président et cofondateur de la firme de gestion de portefeuille de Saint-Bruno, Medici.

« Les analystes travaillent dans un cadre qui leur est imposé par les banques, qui, elles, sont sur toutes les parties de l’équation, dit-il. C’est sûr qu’il y a un potentiel conflit d’intérêts. »

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Mais les rapports d’analystes ont quand même leur intérêt. Les gestionnaires de portefeuille y trouvent de l’information pertinente sur l’industrie et des comparaisons intéressantes entre les entreprises. Mais ils prennent les recommandations des analystes avec un grain de sel.

« On parle aux analystes. On regarde leurs rapports. Mais on applique nos propres recettes », explique M. Duguay.

Pour lui, il y a bien d’autres moyens de savoir ce qui se passe dans une entreprise que d’écouter les téléconférences trimestrielles et lire les rapports des analystes financiers.

Pourquoi ne pas commencer par acheter les produits, se promener dans les succursales, visiter les entreprises qu’on détient dans son portefeuille ? « Pour moi, c’est la base », explique le gestionnaire.

Les analystes sont trop orientés sur les chiffres et sur le court terme. Ils ne se penchent pas assez sur la stratégie, la gouvernance, le modèle d’affaires, les avantages concurrentiels… « Ça, ce sont des éléments qualitatifs qui nous intéressent », enchaîne M. Simard.

Mais ce sont surtout les prix cibles des analystes qui font tiquer. « Essayer de prévoir le cours d’une action dans les 12 prochains mois, c’est comme tirer aux dés », lance M. Simard.

En se fiant aux cours cibles des analystes, les investisseurs risquent d’être déçus, la plupart du temps.

C’est que les analystes sont systématiquement trop optimistes, comme l’a déjà démontré une étude exhaustive menée par La Presse, il y a cinq ans. En fait, les analystes surestiment l’évolution des actions dans 90 % des cas.

Cet enthousiasme chronique est pour le moins suspect.

Source: Les «gérants d’estrade» de la Bourse (La Presse)

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